Article cathartique ! (une fois pour toutes !)
Bon, je ne voulais pas parler politique ici, mais j'en ai franchement ras-le-bol de me faire harceler par mes collègues profs sans arrêt depuis qu'ils me soupçonnent à juste titre d'être "une Sarkoziste".
Même si je ne me reconnais pas franchement dans cette dénomination, mais que j'aime la logique de l'action.
Quand on me dit "Moi je vote Ségo, mais bon ils ont les mêmes programmes", moi je pense "Raison de plus de ne pas voter pour une dinde".Quand on me dit "Oh, de toute façon, Ségo c'est une socialiste avec un programme de droite", moi je pense "ah bon, et il n'y aurait pas déjà comme un problème de cohérence chez cette bonne dame ?"
Et puis merde alors, faut arrêter avec les bons sentiments à deux euros le kilos, si le pays était une vache à lait qu'on devait téter comme des veaux, on l'appellerait la *matrie ! Rien que pour ça je ne veux pas voir une femme au pouvoir, surtout depuis que j'ai entendu à quel point elle abusait du vocabulaire de l'affect et du pathos, sans aucun respect pour nos intelligences !
De toute façon, dans toute femme, il y a une mère qui sommeille, et se faire materner c'est bien un moment, mais ça n'a jamais rendu indépendant, libre et entreprenant.
J'en ai MARRE DE RECEVOIR CE GENRE DE MAILS :
La phrase de la semaine: 19 avril 2007
"Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a
pas forcément à payer vos études de littérature ancienne [.] Les
universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans
l'informatique, dans les sciences économiques".
Nicolas Sarkozy, 20 minutes
autre version, tout à fait convergente...
Dans le journal gratuit "20 minutes" du 16
avril, figure une interview de Nicolas Sarkozy.
Entre autres sujets, il y
parle de l'université et prend pour exemple de filière inutile, et
qui ne devrait plus être prise en charge par les fonds publics,
l'enseignement de la "littérature ancienne" . "Le contribuable n'a pas
forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y
a 1 000 étudiants pour deux postes. L'Etat financera davantage de
places dans les filières qui proposent des emplois que dans des
filières où on a 5 000 étudiants pour 250 emplois. Les universités auront
davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans
les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la
connaissance est formidable, mais l'Etat
doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des
jeunes"
AUXQUELS JE REPONDS INVARIABLEMENT
Tu sais, tu prêches une mécréante, moi je vote Sarko sans
scrupule. Le pays a accumulé une dette énorme, et c'est une réalité que
ce ne sont pas les gens qui font de la littérature qui vont créer des
richesses pour renflouer les caisses de l'état.
L'avenir est aux nouvelles technologies, c'est évident, et même
s'il y a un peu de provoc dans tout ça, la richesse provient des
entreprises, c'est normal que l'on mette l'accent là-dessus quand on
est dans une telle situation économique.
Le pays n'est pas une vache à lait, on dépense plus qu'on ne
"gagne", il faut être logique, un jour ça va péter, et on aura l'air de
quoi face à nos voisins européens !
De même, je suis pour une immigration
choisie, comme au Canada,
comme en Australie, encore une fois pour une raison de logique, parce qu'on ne
peut pas _mis à part le cas des réfugiés politiques_ accueillir encore plus de gens, comme des ahuris, sous prétexte d'être généreux, pour les mettre dans des ghettos parce que la société n'a pas de
quoi les prendre en charge.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Faire ça c'est un peu comme donner à manger à tous les mendiants du quartier et rentrer dans sa famille sans un pois chiche, ou acheter du mobilier de luxe et ne plus avoir de quoi faire bâtir...Bref une générosité outrancière et mal ordonnée.
Le Canada, l'Australie par exemple, ne laissent passer leurs
frontières qu'à ceux qui ont quelque chose à y faire, et ça marche très
bien.
Il faut arrêter de diaboliser Sarko, c'est un peu ridicule, pour une fois qu'on voit un homme politique qui veut vraiment faire bouger les choses."
Et franchement l'autre espèce de dinde elle me donne des boutons : hier encore, honnêtement, c'était affligeant de voir ce sourire carnassier, attaquer Sarko de front dès les premières secondes (il est d'ailleurs resté très courtois).
Elle affichait pour seuls arguments ceux de la veuve et de l'orphelin ou d'autres inepties du même moule, mais avec une offensivité toute masculine (sagement comme on le lui avait dit).
Elle a parlé de croissance toute la soirée en ne proposant que de nouveaux moyens de dépenser de l'argent.
Le pompon, c'était quand même le coup des femmes fonctionnaires à faire ramener chez elles le soir par d'autres fonctionnaires bodyguards (comme ça on double le nombre de fonctionnaires !)
Clairement, le débat n'était pas possible hier : elle était à 200% "dans son homme" (on avait dû lui dire qu'elle allait se faire bouffer ou ridiculiser, du coup elle a attaqué la première, et a maintenu l'offensive toute la soirée, et après c'est lui que l'on traite de pitbull...) et lui était à 200% "dans son gentleman" (on avait dû lui dire tu pourrais nuire à ton image en lapidantune femme).
Elle l'a attaqué sur le peu d'effets de sa présence au pouvoir, un peu comme si moi on venait me reprocher de ne pas avoir fait de mes quasi-analphabètes du début de l'année des Stendhal...
Puis elle lui a parlé bons sentiments quand il lui répondait chiffres, économie, mais elle ne s'est pas démontée et a continué à se remplumer en faisant "Cot cot cot Codec !"
Enfin bref, c'était un peu comme essayer de parler sérieusement avec Don Quichotte, d'ailleurs il n'a pas estimé nécessaire de sortir le grand jeu pour lui répondre, son calme souverain, presque détaché m'a beaucoup fait rire.
Le plus frappant dans l'histoire, c'est quand même d'analyser les signes non-verbaux : sa façon de gesticuler à elle traduit nettement son propre étonnement d'être arrivée jusque là : elle n'avait rien à perdre, elle a joué le tout pour le tout, s'est dépensée au maximum en gesticulant comme un pantin dératé.
Bref, elle a assuré le spectacle.
Lui est resté très calme, presque détaché parce qu'il a, je pense, assez de respect pour lui même pour ne pas avoir à faire le guignol. C'est un homme qui sait pourquoi il est là : à force de travail.
Il n'allait pas baisser sa culotte pour faire entendre raison à une dinde qui rassemble autant de gens...
quand même.
Une coupure EDF est arrivée à point, parce que JB et moi on bouillonnait intérieurement, ça a permis d'abréger la soirée politique de manière impromptue et providentielle.
J'espère ne pas froisser trop de sensibilités, mais moi je ne vois pas pourquoi je supporterais un prosélytisme quotidien sans donner aussi, finalement, mon avis.
Et puis il faut bien avouer que nous les profs, on est bien gentils, généreux et tout, mais qu'on n'est quand même pas les plus malins, et on vit dans une bulle ouatée où la réalité économique n'existe pas...