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Clochette et Jibé lé la !
1 septembre 2008

Les Chevaliers du Bluff

Les Chevaliers du Bluff

La timidité est la plus grande des lâchetés.

Petite, moi aussi j’avais l’air de m’excuser d’être là. En réalité, consciente de ma valeur, je me heurtais à l’image que les autres cherchaient à s’en faire, et souffrais des boulets lancés par le corps professoral contre ma forteresse. J’avais en haine ces professeurs qui m’évaluaient bêtement à l’aune de connaissances que je n’avais pas, aussi avais-je décidé de protéger l’estime de moi-même en me faisant d’une prétendue timidité un rempart contre les autres. Les autres, et les assauts qu’ils lançaient impitoyablement contre mon amour-propre.

 J’avais bien remarqué que lorsqu’arrivait le moment où les lèvres de l’un de mes tortionnaires articulaient mon prénom _comme pour avoir l’air amical_ ce n’était jamais pour me complimenter sur ma robe ou sur mon humeur guillerette du jour. C’était toujours pour m’attaquer, me sonder et tirer des résultats de la perfide manœuvre des conclusions qui étaient trop rarement à mon avantage.

Ce qu’ils ne savaient pas, eux, avec leur œil torve, leur teint grisâtre et le dos voûté de ceux qui se sont trop penchés sur les livres, c’est que la caresse du vent sur ma joue était infiniment plus douce, la corolle de ma jupe qui tournait à m’en donner le vertige, infiniment plus enivrante, la chatouille de la poussière des chemins sous mes pieds, infiniment plus légère que les pages noires et impénétrables de leurs leçons de grammaire ! Comment ces imbéciles de professeurs ne comprenaient-ils pas que leurs abominables attributs du sujet, leurs barbares accords du participe passé et leurs atroces propositions subordonnées m’empêchaient de vivre !

_ Georgina…prononça une voix lointaine, du fond de ma mémoire.

Récite-moi ta table de huit.

Ma forteresse, déjà, était ébranlée. Plus que jamais consciente de mon existence propre _une classe entière avait, en une seconde, braqué ses yeux sur moi_ je ressentais à la fois une dissolution de tout mon être dans une réalité ouatée, et les bruits de la classe ne me parvenaient plus que feutrés, encore plus lointains, à peine réels.

Le visage brûlant, j’hésitai : « huit fois un, huit ; huit fois deux, seize, huit fois trois, vingt-quatre, huit fois quatre trente-deux, huit fois cinq…huit fois cinq…euh…huit fois cinq… », mais déjà, pressentant l’écueil, j’avais eu l’imprudence de relever le regard, et celui-ci avait rencontré celui de madame Macquinghen, la terreur de tout le collège, une hystérique faite comme une bouteille d’Orangina, qui lançait des craies aux cancres qu’elle envoyait au tableau, ou le cahier de textes de la classe, gros volume vert dont les bords durs avaient, plus d’une fois, heurté le crâne d’un ignorant. Elle sévissait là depuis des générations, satisfaite d’avoir la chance incroyable de pouvoir se venger chaque jour, sur les centaines d’enfants qui lui étaient livrés en pâture, des multiples disgrâces dont l’avait affublée la nature : elle portait une tête à la ridicule petitesse plantée sur un tronc à l’abdomen extraordinaire que surmontaient deux jambes fluettes qui se terminaient par des mollets de coq. Avant d’attaquer, elle hochait la tête comme un pantin détraqué, ou une poupée de film d’horreur. Trop tard, mon regard avait déjà croisé le sien, je n’étais plus capable d’additionner 1+1…

La mythologie familiale dit qu’un jour, je suis sortie de la classe en claquant la porte, et que c’est moi qui ai invité la bouteille d’Orangina sur pattes à aller voir le principal. Je crois plutôt que ce jour-là, j’ai juste eu le réflexe d’utiliser mes dernières ressources pour fuir, comme n’importe quel animal face à un prédateur. Je me rappelle l’instant béni où, dans le couloir désert aux néons grésillants et aux murs jaunâtres, je m’étais adossée pour savourer un instant de paix, dans ce qui m’avait paru être l’antichambre du paradis…

* * * * * * * * * *

Mais un jour, par hasard, presque malgré moi, je me suis embarquée dans une folle aventure : il s’agissait de participer au marathon de Paris. 42, 195 kilomètres. Je n’avais jamais particulièrement brillé dans les disciplines sportives. C’était Agathe, ma petite sœur, la star des crosses à l’école. Moi, je trouvais juste stupide de tourner en rond autour d’un terrain, pour souffrir et au bout du chemin, ne rien trouver. Cependant, depuis quelques années, en solitaire, je m’étais mise à pratiquer la course à pied. Simplement parce que pour une étudiante désargentée, occupée par des petits boulots alimentaires en dehors des heures de cours, c’était le sport le plus économique et le plus facile à pratiquer. Aussi, pendant l’année d’échange universitaire qui m’avait fait découvrir les terres brumeuses de l’Irlande, j’avais pris l’habitude de chausser mes tennis et d’aller, quotidiennement, comme un devoir à accomplir, tourner bêtement autour du Lough, à cinq minutes de chez moi. L’œil fixé sur mon chronomètre _une montre ne suffisait pas : il s’agissait bel et bien de tenir jusqu’à trente minutes, de m’accrocher à l’objectif_ je souffrais, mais ne m’arrêtais pas avant d’avoir couru une demi-heure. Au fur et à mesure, je poussai la torture jusqu’à courir trente-cinq minutes, puis quarante. Progressivement, j’avais atteint l’heure de course, mais sans plaisir, juste comme ça. Je ne savais pas encore ce qui me poussait à me contraindre à cet exercice, mais j’avais le pressentiment que l’entretien physique ne pouvais plus à lui seul justifier ces échappées belles.

C’était toujours à des heures improbables que je partais m’évader _loin et pourtant si près de chez moi, toujours autour du même Lough_ tous les jours, inlassablement, j’alignais mes pas sur le chemin de la même boucle de mille mètres. Cinq tours. Pas moins. Au crépuscule du matin, l’air était piquant. Rapidement, mes cuisses se mouchetaient de taches rouges : la morsure du froid sur mes muscles qui chauffaient. En un instant, j’étais projetée dans le plus magique des tableaux impressionnistes. Dans le plus mouvant des paysages, consciente comme jamais de toucher au cœur profond de l’Irlande, là, autour de ce Lough. Dans mon sillage, tout se transformait, plus rien n’avait plus forme, je me baignais dans un tourbillon enivrant de couleurs. Lorsque mon regard se portait au loin, c’était une autre dimension qui s’ouvrait : les paysages semblaient se déplacer au ralenti, comme par magie. L’air était humide, le froid me lacérait les cuisses, le vent fouettait mes joues brûlantes. Quelques cygnes imbéciles se laissaient flotter bêtement sur la surface grisâtre, mais moi, je n’avais jamais été aussi réveillée. Chaque matin, je m’éveillais. Vraiment.

Chaque jour, le paysage du Lough désert était différent. Chaque jour, généreusement, il m’offrait un nouveau visage. Juste pour moi. Il y avait moi et il y avait le monde. J’étais comme un poète qui n’avait pas besoin d’écrire.

Au crépuscule du soir, le Lough, à nouveau, changeait de visage. Un dernier rayon de soleil oblique sur la surface, et le ciel irlandais s’embrasait. Dans la pénombre, la silhouette des cygnes retrouvait alors toute sa majesté. Autour du Lough flottait l’atmosphère des rêves. Les fées, les druides peuplaient les bords du lac, et mon imaginaire. Toutes les légendes celtiques se faisaient et se défaisaient là, quelque part. Une brume vaporeuse s’élevait de la surface, à elle seule témoignage d’une vie secrète. Peu à peu, mon poids extraordinaire, le poids immense de la fatigue de la journée, s’évaporait lui aussi. La mécanique rouillée et grinçante se mettait en branle et peu à peu, je ne sentais plus la douleur. Peu à peu, je devenais légère et vive comme une antilope, je ne sentais plus mes articulations, je devenais un pur esprit, un feu follet, une fée. Peu à peu, mes yeux se détachaient de la montre. Je survolais le chemin de terre, je bondissais de l’autre côté du lac, munie des bottes de sept lieues.

Je ne savais pas encore ce que je pouvais faire, mais je savais faire cela : courir une heure sans souffrir.

* * * * * * * * * *

Puis vint le jour du marathon. Depuis le début de l’entraînement, j’avais arrêté de fumer pour de bon. Toute l’année, j’avais travaillé sans relâche pour un concours professionnel. J’avais un emploi de surveillante à mi-temps dans un lycée hôtelier, et cinq fois par semaine, sans réfléchir, j’allais courir pendant une heure, très vite, épuiser ce qu’il me restait de forces. Le 4 avril 2005, j’étais sur la ligne de départ du marathon de Paris. L’énergie qui se dégage de trente-cinq mille coureurs sur une ligne de départ est quelque chose d’extraordinaire. La ligne de départ, je ne fis pourtant que l’imaginer : de là où je commençai la course, j’étais bien échauffée déjà lorsque je la franchis et ne la remarquai même pas. Au loin, un coup de feu nous donna le signal du départ mais nous, coureurs qui nous étions donnés comme objectif de terminer la course en quatre heures trente, nous partîmes dix minutes plus tard que les premiers. Doucement, infailliblement, l’onde était parvenue jusqu’à nous. Doucement, comme au ralenti, nous commencions à aligner nos pas, gênés par les autres, devant, derrière, sur les côtés, partout. Des milliers de survêtements multicolores _ destinés à conserver au chaud les muscles des coureurs pendant qu’ils piétinaient, statiques, au beau milieu d’une foule impénétrable en attendant le coup de feu du départ_ se mirent à voltiger en désordre dans le ciel parisien, comme un feu d’artifice, abandonnés sur place par leurs propriétaires. Il y avait tant de magie dans cet instant-là.

Lentement, soigneusement, j’alignais mes pas. Insensiblement, ils devinrent de plus en plus rapides, de plus en plus longs. J’étais aspirée par les coureurs qui me précédaient, je ne contrôlais pas mon allure. La masse compacte que nous formions commença à s’éclaircir lorsque nous dépassâmes l’Arc de Triomphe. J’allais beaucoup trop vite mais j’étais incapable de ralentir. J’avalai pourtant les trente premiers kilomètres sans difficultés. L’énergie des coureurs qui me précédaient m’enlevait la moitié de mon poids. Comme un pur esprit, je bondissais sur la pointe des pieds, survolant le bitume. Un groupe d’Irlandais déguisés en elfes faisait la course en famille. Nous échangeâmes quelques mots. Des groupes, postés à chaque kilomètre de course, jouaient des morceaux entraînants.

C’est entre le trentième et le trente-septième kilomètre que le déclic se produisit. Ce que j’étais en train de faire était fou. J’étais en train de repousser mes limites, alors que je n’avais pas de prédispositions particulières pour le sport. C’est en inconsciente, à l’aveugle, que je m’étais engagée dans cette aventure, par hasard, presque malgré moi, comme ça. Jamais, je n’avais cherché à réaliser vraiment ce que j’étais en train de faire. Innocente comme l’agneau qui vient de naître, j’étais en train d’accomplir la première grande chose de ma vie. J’avais posé un objectif au bout de ma route et j’avais mis des œillères pour ne voir que lui. Je savais que j’atteindrais cet objectif. Toute l’année, je m’étais protégée des bruits du dehors et m’étais laissée guider par la petite voix à l’intérieur qui me soufflait qu’elle, elle savait. Alors que ce n’était déjà plus moi qui commandais mes jambes _ elles semblaient m’entraîner d’elle-même vers l’Objectif_ le visage d’une inconnue me revint subitement en mémoire. Il s’agissait d’une jeune femme que j’avais rencontrée un an plus tôt dans un commissariat de police, dans lequel j’étais venue pour une simple déclaration de perte. Ses doigts étaient crispés sur le guichet et, à travers l’hygiaphone, elle lançait un regard fou de douleur au planton.

« Vous avez arrêté les recherches, n’est-ce-pas ?

_ Non madame, mais, vous savez, le mauvais temps a ralenti la battue. Nous devons suspendre les recherches pendant quelques heures.

_ Vous…Vous avez toujours espoir de le retrouver vivant ? Avec ce froid, dans la forêt…Sans eau.

La jeune femme avait manifestement perdu un de ses proches, mais je fus interpellé par la direction que semblaient prendre ses questions.

_ Vous…Donc vous n’allez pas bouger pendant vingt-quatre heures ? gémit la voix qui n’avait plus grand-chose d’humain.

Manifestement gêné aux entournures, le planton ne semblait pas à l’aise sur sa chaise.

_ Madame, nous…

_ Vous n’allez rien faire ? Rien du tout pendant vingt-quatre heures… Et vous allez reprendre après ? Je n’ai pas le droit à un peu de repos, moi, s’il-vous-plaît…S’il-vous-plaît ?

Son regard était cerné de noir, elle avait le visage creusé. Ses yeux roulaient en lançant des éclairs. Il y avait tant de souffrance dans ce regard que la folie semblait être arrivée en amie.

_ …

_ Il est mort, non… ? Il ne reviendra pas, dites-moi…Vous allez retrouver son cadavre, demain…Dites-moi, il est mort, non ? Il est déjà mort, il ne peut plus être en vie… Vous n’allez pas reprendre les recherches n’est-ce- pas, c’est inutile… n’est-ce-pas ? implorait-t-elle.

Cette femme avait le même regard que Marie, lorsque Nathan avait disparu en mer.

« Il faut garder espoir, lui disaient des gens bien intentionnés, d’autres ont été retrouvés plus de dix jours après, à cette température. Il peut très bien être en train de dériver tranquillement. »

Pour Marie, le jour où le catamaran de Nathan avait dessalé dans la baie de Saint-Paul, au large de l’île de La Réunion, avait commencé l’épreuve la plus terrible de son existence. Les trois premiers jours, elle s’était vaillamment accrochée à cet espoir : dans une eau à 25°C, Nathan ne risquait pas l’hypothermie, c’était un sportif accompli. Dans ces conditions, il pouvait très bien survivre pendant plusieurs jours, peut-être une semaine. De toutes ses forces, Marie s’était agrippée à cette idée, comme à une bouée de sauvetage. Mais, au bout de quelques jours, les nuits sans sommeil avaient commençé à faire leur travail de sape. Ravagé par la fatigue, le visage de Marie était devenu méconnaissable. Sur un coin de la table à laquelle elle s’était lourdement accoudée, s’étalait la carte du périmètre. Les zones explorées par les garde-côtes et la police étaient rayées en rouge. A bout de forces, c’est à ce moment-là qu’elle m’avait confié : « Je n’en peux plus, tu sais. Je voudrais tant savoir. C’est pour m’annoncer la fin des recherches que je voudrais qu’il sonne, ce téléphone, maintenant. » Toutes les nuits, l’image de Nathan, se débattant dans l’eau froide. Toutes les nuits, cette angoisse. Toutes les nuits, la vision des requins déchiquetant le corps de celui qu’elle aimait. Toutes les nuits, cette idée, impossible à chasser.

 Au trente-septième kilomètre, un homme, à côté de moi, tomba. J’avais mal. Mon corps entier n’était plus que douleur. Je continuais à courir, mais ce n’était plus mes jambes qui me portaient. Seule l’idée de la ligne d’arrivée me faisait progresser, me tirait vers elle. C’était la volonté qui alignait mes pas.

 Au trente-septième kilomètre, les idées se pressaient en désordre, la plus grande confusion régnait dans ma tête. Les endorphines sécrétées par mon organisme me permettaient de rester étrangement indifférente à une douleur pourtant prégnante, mais l’épuisement commençait à me faire délirer. Je laissais les réflexions les plus étrangères les unes aux autres m’occuper un moment, avant de repartir comme elles étaient venues. Les coq-à-l’âne se multipliaient. Le souvenir de Marie et de l’inconnue du commissariat, leur besoin impérieux de savoir, leur attente désespérée de celui qui, enfin, les délivreraient de la cruelle ignorance dans laquelle elles se débattaient ainsi que la tension de mon corps tout entier vers cette ligne d’arrivée, me firent réaliser que, pour la première fois de ma vie, symboliquement, je prenais mon destin en main. Symboliquement, mon corps entier criait qu’il savait. Je ne sais pas exactement ce qui se passa, mais c’est au cours de ce trente-septième kilomètre que quelque chose se passa, qui changea toute ma vie.

 Pour la première fois, j’effectuais un acte courageux, je m’avançais seule, avec mes faiblesses, honnêtement, vaillamment. Depuis ce jour, ma vie prit la forme de cette course. Droit devant. En un instant, j’étais entrée dans le clan de ceux qui savent, de ceux qui osent. De ceux qui vivent la tête haute.

 Ivre de douleur, les pieds en sang, titubante et hagarde, je franchis cette ligne d’arrivée après quatre heures quinze minutes de course. Je ne ressentis pas de joie.

Mais depuis ce jour, j’ai donné à ma vie l’énergie de cette course, son courage. Honnête, vulnérable, simplement humaine, aujourd’hui j’affronte mes peurs, je m’engage, je m’implique. Je me mets en danger tous les jours, et tous les jours, je progresse. C’est cela, ce que j’appelle bluffer. J’ai commencé par me bluffer moi-même, en choisissant d’ignorer souverainement ma peur. L’espace d’un instant, m’oublier moi-même. Trois mois après le marathon, je me jetai à pieds joints dans le vide, décidée à mettre une fois pour toutes au ban mes lacunes, à ne plus rien laisser paraître de mes doutes. Souriante, j’arrivai à l’oral du concours aussi décontractée qu’une troupe de majorettes. Aussi insouciante malgré l’enjeu.

 Ce fut mon premier grand Bluff. Cette fois-là, je ne m’étais pas cachée derrière mes remparts. Comme un bouclier, le bluff m’avait protégée pour mieux pouvoir progresser. Défensif et offensif à la fois. Loin de m’être cachée, j’avais lancé une attaque en règle, protégée par mon bouclier d’ignorance volontaire. L’ignorance de ma faiblesse, de mes peurs, le temps d’un oral. Parce que vivre timide, c’est se dérober. Vivre timide, c’est se condamner soi-même à mourir stupide, c’est passer à côté de sa vie et toujours, devoir se cacher. On n’arrive à rien sans un peu de courage.

Les Bluffeurs sont des chevaliers dont je suis fière d’avoir grossi les rangs. Sous leur bannière nous avons appris à avancer vaillamment, mes casseroles et moi…

Aujourd’hui c’est moi qui suis sur l’estrade, seule avec mon ignorance, devant trente paires d’yeux. Je n’ai plus peur des boulets et aujourd’hui, c’est moi qui pose les questions.

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Commentaires
A
Toujours un vrai plaisir de te lire!!! <br /> "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" disent ils par ici...... hehehe<br /> D'enormes bisous!
Clochette et Jibé lé la !
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