Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Clochette et Jibé lé la !
16 avril 2007

AGREG 2, LE RETOUR

 

  Dans Onze études sur la poésie moderne, Jean-Pierre Richard écrit :

"Toute une part de la poésie persienne relève de ce qu'il est convenu de nommer littérature engagée: mais cet engagement, celui de la guerre ou de la résistance, n'y est en réalité qu'un infini dégagement...Car l'acuité nouvelle de l'insurgé, du sage ou du guerrier, elle sert essentiellement, nous le savons, à soutenir l'élan d'une impatience, à faciliter le mouvement tout romantique qui vise à un toujours plus loin, et à un au-delà de ce plus loin.
La guerre ainsi dénude l'exilé, mais elle renverse aussi les villes, déracine et transplante les soldats, bouleverse le monde au vent de la conquête. Or point de thème plus explicitement, plus monotonement répété chez Perse que ce besoin d'un autre espace, d'un ailleurs. Mais cet ailleurs, que dissimule-t-il en vérité ? une plénitude, un être ? Bien plutôt, nous le croyons, un vide et une absence d'être"
.

   Quelle lumière ces lignes jettent-elles sur votre lecture des recueils de Saint-John Perse inscrits au programme ?


    Je n'ai pas lu l'oeuvre de Saint-John Perse au programme de l'agrégation de lettres modernes de cette année (comme aucune autre d'ailleurs), mais j'ai rendu une introduction, histoire d'occuper mes deux heures et demie de présence obligatoire.
La voilà :

    "Dans une citation extraite de Onze études sur la poésie moderne, Jean-Pierre Richard questionne la place de la poésie persienne dans "ce qu'il est convenu de nommer littérature engagée". Une pirouette préfixative nous apprend qu'en littérature, l'engagement dans la guerre ou la résistance "n'y est en réalité qu'un infini dégagement" qui servirait à "soutenir l'élan d'une impatience, à faciliter le mouvement tout romantique qui vise toujours à un plus loin, et à un au-delà de ce plus loin", un Ailleurs qui dissimulerait, selon J.-P. Richard, seulement "un vide et une absence d'être".
    A cette littérature engagée de l'Absence, du dépassement compulsif, de l'Ailleurs, Richard oppose la poésie persienne, sorte de poésie du Chaos.
    Dans quelle mesure cette distinction se justifie-t-elle ? Jusqu'à quel point la poésie de Saint-John Perse reste-t-elle simple témoignage de la ruine d'un monde ? A partir de quand la souffrance personnelle devient-elle lisible ?
    Nous nous appliquerons d'abord à montrer en quoi la littérature engagée peut être en effet considérée comme une littérature du dépassement (opposable en cela à la poésie persienne). Nous montrerons ensuite à quels égards la poésie persienne peut être rapprochée d'un mouvement "romantique" : en quoi elle aspire à une manière de dépassement, comment elle est portée _plus timidement_ par l'idéal d'un Ailleurs-Ici. Enfin, nous nous attacherons à montrer de quelle manière s'exprime la souffrance personnelle dans le "vide, l'absence d'être" d'un Ici bouleversé par la guerre, dans l'oeuvre de Saint-John Perse."

(Encore faut-il la connaître! et sur ces entrefaites, je vous laisse méditer ! Demain, latin, on va rigoler !)

Publicité
Publicité
Commentaires
Clochette et Jibé lé la !
Publicité
Derniers commentaires
Publicité